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Clap de fin pour Strasbourg Capitale mondiale du livre

Culture, Lire Notre Monde

Clap de fin pour Strasbourg Capitale mondiale du livre

Culture, Lire Notre Monde

Publié le 17/04/2025 - Modifié le 17/04/2025

Clap de fin pour Strasbourg Capitale mondiale du livre

Fil d'Ariane

L’année Lire notre monde s’est achevée le 16 avril par une remise de médailles d’honneur aux marraines et parrains, puis une cérémonie festive qui a permis de mesurer tous les chemins parcourus. Après Strasbourg, Rio de Janeiro sera la prochaine ville à porter ce label de l’Unesco.

 Les dernières pages de Lire notre monde se sont écrites mercredi 16 avril, offrant à l’année Strasbourg Capitale mondiale du livre Unesco une fin solennelle, émouvante et joyeuse. Tout au long de cette année, les 19 marraines et parrains de Lire notre monde ont apporté leur sensibilité et leur enthousiasme à la programmation. L’illustratrice Elisa Géhin a par exemple effectué une résidence dans une crèche, la romancière Fatou Diome a participé à des rencontres avec les détenus de la maison d’arrêt de l’Elsau, l’auteur argentino-canadien Alberto Manguel a apporté sa contribution à l’Académie des écrivaines et des écrivains sur les droits humains, le journaliste et écrivain Christophe Rioux a animé de nombreux rendez-vous autour de la littérature...
Pour saluer l’engagement de ces artistes, Jeanne Barseghian leur a remis la médaille d’honneur de la Ville de Strasbourg. "La proximité que vous avez créée avec des publics très différents a contribué à donner chair aux œuvres et à diffuser le goût de la lecture", les a félicités la maire de Strasbourg, lors d’une cérémonie à l’Hôtel de Ville.

Boualem Sansal mis à l’honneur

Une médaille d’honneur a également été décernée à Boualem Sansal. L’auteur franco-algérien, très attaché à Strasbourg, avait participé l’an passé aux événements d’ouverture de Capitale mondiale du livre. Arrêté et placé en détention en Algérie en novembre 2024 pour ses écrits, il a été condamné le 27 mars à cinq ans de prison ferme. "Cette distinction nous rappelle la beauté et le privilège de la liberté dont Boualem Sansal est privé. C’est aussi un refus de faire le silence autour de sa situation et je vous en remercie", a déclaré l’auteur Kamel Daoud, parrain de Lire notre monde, qui a accepté la médaille au nom de son homologue et compatriote.
Le sort de Boualem Sansal ainsi que les autres menaces qui pèsent sur la littérature dans le monde ont aussi tenu une place centrale dans la soirée de clôture au Maillon. Discours officiels, témoignages et performances artistiques ont rappelé "que la littérature est un acte de vie que l’on insuffle au monde", ainsi que l’a résumé le texte de l’Académie des écrivaines et des écrivains sur les droits humains. "Strasbourg incarne le combat pour la liberté de pensée et croit à la force des livres. Pendant une année, nous avons œuvré à donner accès à la lecture au plus grand nombre", a insisté Jeanne Barseghian.

Partout, des livres

Plus de 1500 actions ont été organisées depuis le 23 avril 2024, dont la moitié hors du centre-ville. Les écoles, médiathèques, centres socioculturels, mais aussi entreprises, Ehpad, librairies, associations, compagnies artistiques, etc. ont accueilli des manifestations tout au long de l’année. Un petit échantillon a été mis en lumière lors de cette cérémonie, depuis la création du caractère typographique Azimut jusqu’à l’installation de cabanes comme refuges de lecture dans des foyers de l’enfance, en passant par la Grande lecture inaugurale, le récit des trajectoires de jeunes migrants ou encore le projet Inside out.
"Vous avez développé un modèle d’intégration de la lecture dans le quotidien et d’inclusion des publics qui reflète brillamment la vision et les valeurs portées par l’Unesco pour les Capitales mondiales du livre, a applaudi Pablo Guayasamin, qui coordonne ce programme au sein de l’institution internationale. Rio de Janeiro pourra s’inspirer de ce que vous avez su mettre en œuvre." La mégalopole brésilienne deviendra le 23 avril la prochaine Capitale mondiale du livre, avant que Rabat ne reprenne le flambeau en 2026.


Lisette Gries
Photos Roméo Boetzlé

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